De la Laïcité ou Civilie

De la civilie.

Laïcité signifie l’exclusion d’autorités, prêtres surtout, étrangères à la république française au sein des pouvoirs législatif, exécutif, judiciaire, ainsi que des conseils des collectivités territoriales. Ceci étant historiquement acquis, la république est civile, c’est-à-dire elle exclut toute autorité ecclésiale par principe.
1° Un régime civil est régi par les laïcs.
Toutefois cette distinction laïc /clerc disparaît au profit de « citoyen » (sauf si l’on décide d’une incompatibilité de l’état clérical avec un mandat électif). Il est donc juridiquement plus exact de dire “Un régime civil est régi par les citoyens”. Et c’est un pléonasme.
2° La loi se délibère par des citoyens français élus.
Les clercs, ordonnés par le Vatican notamment, sont-ils éligibles ? oui si l’on ne connaît que leur citoyenneté, non si l’on considère leur lien avec une autorité étrangère, en l’occurrence celle du Pape et des évêques catholiques romains, ou d’autres obédiences, imams notamment. Quant aux rabbins français, ils n’émanent et ne dépendent que des communautés juives françaises, de même que les pasteurs de la Réforme chrétienne relèvent des communautés réformées françaises ; donc à priori rien d’incompatible de la part des pasteurs et rabbins.
3° Les confessions des citoyens sont respectables dans la mesure où elles respectent la loi française. La république doit respecter les confessions autant que leurs adhérents respectent la loi française.
Il est intéressant de citer Adolphe Thiers dans l’esprit contemporain du changement de régime : « Il (Napoléon) recommanda en même temps au général Lemarois d’observer l’esprit de ces provinces, et si le goût qu’avait en général les provinces du Saint-Siège d’échapper à un gouvernement de prêtres pour passer sous le gouvernement laïque (dans le texte) du prince Eugène, se manifestait chez celles-ci, de n’opposer à ce goût ni contradiction ni obstacle. » (Histoire du Consulat et de l’Empire, 1849).
La source de la loi, du gouvernement et des juridictions étant strictement déterminée par un régime entièrement civil, réexaminons les sujets qui peuvent fâcher : monogamie, alimentation carnée, calendrier, circoncision.
Certes, la monogamie est une loi des églises chrétiennes que les parlements français ont faite leur. Toutefois ils ne peuvent en faire un sacrement. Donc cette loi serait susceptible de modification si une majorité le prônait.
La loi française en matière d’abattage est paradoxale : d’intention elle incite à la non-violence et à l’expulsion du sang, mais en pratique sa partie réglementaire impose l’« étourdissement » d’une extrême violence qui contredit la loi républicaine d’abattage non violent et de viande exsangue. Certains placent ce geste comme un dogme en préalable à tout débat, les tenants de la saignée ante mortem étant qualifiés de barbares ou d’archaïques, et refusent d’examiner sérieusement les raisons et les effets de cet usage ancestral qu’ils préfèrent mépriser, comme tout ce qui n’est pas semblable à leurs croyances. En tout état de cause, les végétaux peuvent apporter tous les nutriments de bonne santé.
Le calendrier qui rythme la vie au long de l’année est celui de l’état du Vatican et adopté par la loi civile comme celui de la France. Mais cela induit une discrimination en particulier des juifs ne voulant enfreindre le shabbat et quatre solennités lors d’examens ou concours en ces jours. C’est pourquoi nombre de ces citoyens décident de faire leurs études et obtiennent des diplômes qui aux US, qui au Royaume Uni, qui en Israël ou ailleurs.
Des pays veulent interdire la circoncision. Haine ! certainement, car la section du prépuce (peau

le gland) est le signe de l’Alliance d’Abraham père du droit et de la justice dans toute l’humanité. En France, cela pourrait venir de divers bien-pensants avides d’indignation envers leur prochain.

© Alain Desaint
18 juin 2018

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