AFP ou Agence Française de Presse

AFP

Sources :

  • Sites de l’AFP

  • Jade Azzoug, 2019 : L’AFP, une entreprise unique, des origines à l’histoire de son statut d’exception, 1832-2015.

  • Xavier Baron : Le Monde en Direct, éd. La Découverte, Paris 2014.

  • Les Echos, 18 octobre 2018 : Interview de Fabrice Fries par Fabienne Schmitt, Nicolas Madelaine, l’AFP est un petit miracle mais elle est fragilisée ; 13 mai 2020 : Fabrice Fries interviewé par les mêmes, L’AFP reste confiante même s’il y aura des lendemains difficiles.

  • Michel Françaix : Rapport d’étape sur l’avenir de l’AFP, janvier 2014, Rapport sur l’avenir de l’AFP, 11 mars 2014.

 

AFP ou Agence Française de Presse

C’est un service qui fournit des informations mondiales en temps réel, 24H/24 à des milliers de médias dans le monde en 6 langues.

Elle est chargée de « collecter, vérifier, recouper, diffuser l’information sous une forme neutre, fiable et utilisable directement par tous types de médias … mais aussi par de grandes entreprises et administrations puis de diffuser l’information avec 201 bureaux dans environ 151 pays . » (Wikipedia).

« Directement ou indirectement, elle touche 3 milliards de personnes, 650 journaux, 400 radios et tv, 1500 administrations et entreprises de presse mondiales, 100 agences de presse nationale »  (CNDP).

En 2020, elle propose les services suivants :

  • video en HD . ETX Daily Up . Vidéographie

  • photo . AFP Sports . Texte

  • AFPTV live . Multimedia . AFP forum

  • AFP FACT CHECK . Afrique . Infographie interactive

  • services pour les entreprises . Infographie . AFP Content API

  • AFP News . AFP agenda

But de l’AFP

« Rechercher les éléments d’une information complète et objective.

Elle « ne peut en aucune circonstance tenir compte d’influences ou de considérations de nature à compromettre l’exactitude ou l’objectivité de l’information.» (Statut 1957, art. 2-1)

« Dans toute la mesure de ses ressources, elle doit assurer l’existence d’un réseau d’établissements lui conférant le caractère d’un organisme d’information à rayonnement mondial. » (art. 2-3)

« Elle doit donner une information exacte et impartiale et digne de confiance et … ne doit, en aucune circonstance, passer sous le contrôle de droit ou de fait d’un groupement idéologique, politique, ou économique. » (art. 1)

Statut de l’AFP

A l’origine, sous le gouvernement de la République Française, elle a un statut provisoire d’institution publique administrative pour bénéficier de moyens financiers et faire face à ses concurrentes Anglo-Saxonnes, car la France a besoin de l’AFP à l’étranger, surtout après la deuxième guerre mondiale, pour retrouver son importance dans le monde (ordonnance du 30/02/1944) et ses MIG (Missions d’Intérêt Général) concernent toutes les activités de l’AFP, en France et à l’étranger, en Français et en 6 langues, sur tous supports, pour tous les métiers, pour la collecte des informations et leur commercialisation.

Fille de trois agences de résistants nées sous l’occupation allemande, l’AID, Agence Française d’Information et de Documentation (1940), l’AFI Agence Française d’information de Londres (1940), France-Afrique à Alger (1942).

Son statut va changer quatre fois : 30/09/1944, 10/01/1957, 15/03/2012 (modif. art 13), 02/04/2015.

Sous le Gouvernement provisoire de la République Française 30/09/1944 : « l’Agence est sous l’autorité directe de De Gaulle et administrée par le ministre de l’information nommé par De Gaulle.

  • Ce ministre de l’information nomme :

  • un directeur général, par décret ;

  • un directeur de rédaction, par arrêté sur proposition du DG ;

  • un directeur d’administration, par arrêté sur proposition du DG.

L’AFP compte un directeur financier et un agent comptable nommés par le ministère des finances. Le Parlement vote le budget.

Le décret prévoit une Agence coopérative d’information gérée entièrement par la presse française (texte du 30/09/1944).

l’AFP va rencontrer beaucoup de difficultés pour sortir de la tutelle de l’Etat et pour obtenir son indépendance économique.

Elle obtient son indépendance de l’Etat avec son statut de 1957.

D’ici là, plusieurs DG vont la développer en techniques, diversifier son offre et proposer des solutions économiques pour être viable, et rivaliser avec les autres agences internationales.

Apports techniques : le fil direct, les téléscripteurs, le printing, le ticker (sous Léon Rollin DG 1931), la photo, les satellites, l’informatisation, console Mercure D avec fonction mémorisation, édition et multilinguisme, consoles portables. Système video master (cours de Bourse), video, infographie, bases de données, ordinateur Dixel (transmission d’images), logiciel Tungstène (analyse photos), éditions électroniques.

  • Léon Rollin et Maurice Nègre (DG en janvier 1946) sont en faveur d’une coopérative de journaux et d’une aide de l’Etat à l’international.

  • Pierre Bourdan ministre de la Jeunesse, des Arts et des Lettres,  9 août 1947, décret : l’AFP est une entreprise commerciale sous tutelle de l’administration publique.

  • Robert Bichet (sous-secrétaire d’Etat au Conseil et à l’Information, juin 1946) veut introduire la publicité pour financer l’Agence à l’étranger.

  • Pierre Bourdan ministre de la Jeunesse, des Arts et des Lettres, 9 août 1947, décret : l’AFP est une entreprise commerciale sous tutelle de l’administration publique. L’exigence de P. Bourdan pour l’AFP est de « donner au public le maximum de faits et même d’opinions diverses en se réservant de les commenter séparément, … pas de faits enveloppés. »

Pour abroger ce décret, trois propositions non retenues alors.

  • Une société anonyme remplacerait l’AFP avec 40% de capital pour la presse, 30% radio, 10% coopérative de personnes, 20% personnes morales privées. L’Etat reste contributeur au titre de la radio publique.

  • Paul-Louis Bret (DG le 17/06/1947), reprend le modèle du fonctionnement de la BBC et le « droit au fait » avec un état impartial. Il conçoit une institution séparée de l’exécutif, se limitant à relater les faits selon une charte que fait respecter un conseil supérieur, dirigé par un DG avec un comité de gestion dont 5 directeurs d’entreprises de presse. L’Institut « ne doit en aucune circonstance tenir compte d’influences ou de pressions extérieures ou intérieures, ne jamais passer sous le contrôle de droit ou de fait d’un groupe économique ou d’un parti politique. »

Financement assuré par dons, legs, services payants, et majoration de 10% de l’impôt personnel mobilier, l’information étant aussi importante pour chaque citoyen que l’instruction publique. Une commission financière contrôle.

  • Une coopérative d’information de presse française autonome financièrement et indépendante des pouvoirs publiques ; une agence fédérale de L’Union Française ; financement par une augmentation de la taxe radiophonique avec des communications PTT gratuites.

10 janvier 1957, loi 57-32

« Les pouvoirs publics contribuent au financement de l’AFP sans participer à son fonctionnement » (Jade Azzoug).

L’AFP peut dès lors adhérer à la Société Interaméricaine de Presse.

Formation d’un Conseil Supérieur, d’un Conseil d’Administration, d’une Commission Financière et d’un PDG.

  • PDG : nommé par le CA hors de lui-même, et non plus le DG par le gouvernement, pour 3 ans renouvelable.

  • CA :

  • 3 représentants de l’Etat (premier ministère, affaires étrangères, finances).

  • 1 représentant des journalistes.

  • 1 représentant du personnel.

  • 8 représentants de la Presse quotidienne à la fois gestionnaire et cliente.

  • 2 représentants des sociétés nationales de programme, désignés par un décret signé du ministre de la communication.

La coopérative de journaux n’a pas abouti.

Le CA a des pouvoir étendus mais l’Etat contrôle les crédits pour les fournitures d’information.

  • CS : 8 membres. Il surveille le CA et veille à la Mission d’Intérêt Général (MIG) de l’Agence.

  • 1 membre du Conseil d’Etat qui peut sanctionner le PDG.

  • 1 magistrat de la Cour de Cassation.

  • 2 directeurs d’entreprises de journaux quotidiens (les organisations professionnelles les nomment).

  • 1 journaliste désigné par l’organisation des journalistes.

  • 1 représentant des services audiovisuels, désigné par un décret signé du ministre de la communication.

  • 2 membres choisis par le CS ayant exercé un mandat représentatif.

  • Commission financière :

  • 2 membres de la Cour des Comptes et 1 membre du ministère des finances.

« L’AFP fonctionne selon des règles commerciales .» (Jean Marin 1er PDG). L’Agence vend ses informations aux services publics en tant qu’usagers : 383 abonnés, soit environ 60% du budget, et les revenus des biens de l’AFP. Cette organisation ne couvrira pas les dépenses des trois années suivantes et au CA les administrateurs-clients ne souhaitent pas la hausse du coût des abonnements : investissements et planification deviennent difficiles (X. Baron).

En 1957, 25 bureaux de province, 59 outre-mer dont 13 d’anciennes colonies, et 99 à l’étranger.

1969 : le CA négocie avec l’Etat les revendications des salariés, le développement technique, la construction des bâtiments de l’AFP et l’utilisation des satellites. Les travaux reprennent, les satellites comme moyens de transmettre les informations en France comme à l’étranger s’installent. Le scoop impose la vitesse de transmission. (Depuis la mort de Staline en 53 annoncé par l’AFP la première).

1973, l’Etat est en récession économique et refuse la hausse de ses abonnements, comme la Presse. Grève.

Jean Marin PDG : hausse des abonnements mais insuffisante.

1974, soutien de l’Etat à l’informatisation (Minitel).

Sous Giscard d’Estaing, dans les années 70, Hubert Beuve-Mery PDG démissionne à cause de « manœuvres qui ont permis au pouvoir de placer des hommes à lui à des postes clefs de l’information et de la publicité. » Le gouvernement empêche la réélection de Jean Marin.

Claude Roussel PDG 13/06/1975.

La presse accepte la nomination d’un DG adjoint le 3 mai 1976.

  • Henri Pigeat, PDG 08/10/1979. Il veut réduire à moins de 50% la part de l’Etat dans le budget.

1980- 82 déficit AFP : 47 millions F. Pigeat prévoit pour 86, une diminution des coût de production, diversification et spécialisation des services proposés et une infrastructure technique de pointe. Développement du service d’information financière et économique, système video master pour les cours de Bourse. Modernisation du service photos avec le service téléphotographie international : Impact (traitement de l’image et stockage), Dixel 2000, pour les transmettre rapidement), Agora, base de données pour archiver les images. Développement de la transmission par satellites, Flash et reportages video pour la TV et journaux télévisés. Système Sytin : transmission d’images numérisées . Terminal informatique Pixas pour visionner l’ensemble des photos transmises et intervenir dans l’image. Service d’information audio d’aide aux jeunes radios pour suppléer à leur manque de rédaction ; plus tard ces radio seront soutenus par le droit à diffusion de la publicité et l’AFP vendra son service à Hachette. Révision du fonctionnement du personnel et de ses méthodes de travail, décentralisation pour développer la présence de l’AFP dans le monde (à Hong Kong, Washington, Nicosie, Bonn), et ne pas couper l’AFP de son marché.

Avec DPA, regroupement de 7 agences européennes.

Le Plan Pigeat est accepté en 84 partiellement par le CA.

1986:déficit de 63,6 millions de francs : l’AFP n’a pas encore engrangé les bénéfices de ses iovations ; l’augmentation des abonnements est insuffisante et le prêt de l’Etat ne suffit pas, même augmenté de sa dotation.

Pigeat propose un plan de redressement, rejeté par les syndicats.

Pigeat finit par démissionner et Jean-louis Prévost qui assure la transition, parle de 203 M de déficit aux salariés.

1987-90 : progression de 18% du chiffre d’affaire global dont plus de 40% à l’étranger).

1988 : premier ordinateur de transmission d’images Dixel. Création du service infographie en remplacement du minitel. Les ventes progressent de 40%. Déficit : 3% du CA.

Année 90 : avec internet « menace pour la presse de son quasi monopole de diffusion de l’information » (ESJ de Lille, cité par J Azzoug) et des réseaux sociaux. L’AFP propose plus de contenus multimédias, des bases de données, des rubriques pour les abonnés.

  • 1994-95 Equilibre financier avec Lionel Fleury. Editions électroniques, partenariat avec des agences de presse en Europe et Asie pour l’information financière. L’AFP développe ses bureaux aux Etats-Unis, et elle est maintenant à la source de ses propres informations (sans plus payer à l’A.P. américaine une « soulte » (J. Azzoug ), augmentée d’1 million de $ en 95. Obstacle à la réélection de Fleury par Jupé (l’AFP a publié l’attribution au fils de A. Juppé d’un appartement à bas prix de la Mairie de Paris).

  • Jean Miot, PDG février 96. 1997, il initialise un service d’information en temps réel sur internet, et l’AFP a 34% des parts. 112 bureaux à l’étranger.

1998, il essaie de mettre en pratique le plan Pigeat et veut gérer l’AFP « comme une entreprise commerciale à part entière, dotée d’un capital, voire d’un directoire et d’un conseil de surveillance ou tout autre formule permettant de sortir de l’ambiguïté du client-administrateur et vice-versa dans laquelle la Presse se complet forcément. » L’inspection générale des finances sous le nouveau gouvernement de 97 remet en question la gestion du CA, Pv du CA 15 juillet 98 : « c’était le CA qui garantissait l’indépendance de l’Agence et l’Etat était un partenaire essentiel mais pas un actionnaire ». Mais le CA veut utiliser le rapport de l’IGF pour « ce que sera la convention avec l’Etat et les tarifs ». La réunion est annulée le 15/12/1998.

L’Etat renonce à réclamer le remboursement de l’emprunt de 90 millions F.

L’Etat doit se mettre en conformité avec la législation européenne et revoir le statut de l’AFP.

  • Eric Giuily PDG le 13/03/1999, veut une ouverture de 49% du capital de l’AFP et associer des « entreprises publiques ou privées possédant une technologie que nous n’avons pas ». Il n’est pas soutenu par l’Etat.

2000, lourd déficit.

  • 2001 : Bertrand Eveno (PDG 11 octobre 2000) vend la filiale d’information financière AFX News (achetée avec l’EXTEL britannique).

2002 : déficit de 15 millions €. c’est l’Etat qui compense ave le COM (contrat d’objectifs et de moyens) sur trois ans avec une garantie sur les actifs immobiliers de l’AFP pour rembourser un prêt de 41 millions. L’Etat doit aussi accepter de payer plus cher ses abonnements.

2005 : déficit de 4,2 millions € et la Presse ne paie pas à leur juste prix les abonnements. Internet par ADSL : l’information est rediffusée gratuitement en ligne. La presse écrite est fragilisée.

  • 2006, Pierre LOUETTE PDG développe AFP TV à l’international : les clients média peuvent offrir une video sur leur site sans pour cela investir. Pierre Louette gagne un procès important en droits d’auteur contre Google qui reprenait gratuitement les dépêches de l’AFP. En 2007 accord de licence.

Il ramène la part des abonnements publics à moins de 40%.

  • Réélu en décembre 2008, lui et le gouvernement veulent transformer l’AFP en société par actions. Les syndicats se dressent contre lui. Louette propose de transformer l’AFP en un tout multimédia et l’Agence en « société nationale à capitaux publics avec la Caisse des dépôts et consignations », « une fraction du capital détenu par les salariés, le reste par l’Etat ou d’autres personnes morales du secteur public » ; avec une fondation garantissant son indépendance. L’inter-syndical en grève contre la « modernisation » du statut.

2009 : Bénéfice : 2 M € avec une trésorerie de 31 M €, supérieure à l’endettement (2002 : – 20 M €).

Mars 2010, départ de Pierre Louette , il laisse un bilan financier positif.

  • Avril 2010 Emmanuel HOOG PDG (ex PDG de INA).

Applications à l’étranger en libre accès en langues vernaculaires.

Début 2011 : logiciel d’analyse de photos numériques avec le logiciel Tungstène pour vérifier que les photos ne sont pas falsifiées.

17 mai 2011 : proposition de loi Legendre, président de la commission des affaires culturelles du Sénat.

Il veut augmenter le contrôle de l’Etat sur les projets, un contrôle de la Cour des Comptes sur les finances, inscrire les COM dans le statut, définir les MIG dont la participation financière passerait par des abonnements, recourir à l’emprunt. En outre, il veut modifier la composition du CA (pour diminuer la place des clients en son sein).

Il ne veut pas transformer la relation fournisseur-client en concurrent-client car Emmanuel Hoog (2010, comme AP et Reuters, veut développer l’Agence sur Internet en France, alors que pour la Presse « l’AFP est un grossiste en information et ne doit pas accéder directement au grand public. » (Xavier Baron)

Les syndicats, eux, ne veulent pas de l’inscription du COM dans les statuts qui « équivaut à une étatisation. »

D’autre part ils dénoncent la pression des éditeurs de presse qui refusent à l’AFP de se développer sur les plateformes numérique pour avoir la place.

2012 : modification partielle du statut de l’AFP suite à la plainte de l’agence allemande DPA auprès de la commission européenne de Bruxelles (février 2010).

DAPD veut lancer un service généraliste en France et concurrencer directement l’AFP. Elle accuse le gouvernement français de subventionner l’AFP et ainsi lui permettre de concurrencer les Agences allemandes en Allemagne.

L’AFP doit justifier d’abonnements pour services effectifs et de financement pour des MIG.

22 mars 2012, modification de l’article 13 du statut de l’AFP.

« Compensation financière par l’Etat des coûts nets générés par l’accomplissement de ses MIG telles que définies aux articles 1 et 2 la présente loi et par les revenus des ses biens.

Les conditions de ventes aux services publics de l’Etat sont déterminées par une convention entre l’Etat et l’AFP. Cette convention fixe le nombre et le taux des abonnements souscrits sur la base des tarifs appliqués aux entreprises de presse française. »

Sur le site afp.com, le blog making-of créé en avril 2012 permet d’expliquer comment se fabrique l’information à travers tous les continents.

A l’international en 2013, 200 bureaux dans 150 pays, les clients étrangers totalisant 54,7% du chiffre d’affaires.

2013 : 44% du CA, 165 millions € sur les 282 millions au total sont dûs à la photo, la video, l’infographie, journal internet, mobiles, qui n’existaient pas il y a 30 ans.

La production texte ne représente que 56%. La presse quotidienne régionale et nationale ne représente que 7% du c.a. La crise de la presse écrite (papier) est mondiale. L’AFP a des fils Twitter (source d’information et alerte), une page Facebook depuis 2010 en plusieurs langues, une application AFP mobile et une application AFP tablette en Anglais d’accès libre en 2011. AFPBB News intègre les contenus des particuliers abonnés au site. (X. Baron).

« Dans son Manuel de l’Agencier, « l’AFP définit les règles pour s’assurer que textes et images sont vérifiés, fiables (c-à-d. recoupés et authentiques – elle a 80 fact checkers dans le monde), rapides, les droits d’auteur respectés, les intérêts de l’entreprise préservés, avec un style conforme à celui de l’AFP » (X. Baron)

2014 : 315 000 abonnés sur Twitter en Français, 150 000 en Anglais et 4 millions d’amis sur Facebook en Chinois. Ils ont accès au blog making-of qui explique la fabrication de l’information à travers le monde entier depuis avril 2012.

En mars 2014, Michel Françaix, missionné par JM Eyrault en octobre 2013 pour fixer le COM et déterminer la part des MIG et des abonnements de l’Etat en accord avec la Commission Européenne, les positions du personnel et des syndicats, rend son rapport. Il propose de créer une filiale d’investissement et également de modifier la représentation au CA.

Création d’une filiale constituée :

1° Par apport de l’AFP  :

    • de son système de production Iris (acquis grâce à un prêt de l’Etat) évalué 28 M€ au 31 décembre 2014 ) ;
    • de numéraires ;

2° Par des investisseurs publics : Caisse des dépôts et consignations, BPI France, Commissariat Général à l’Investissement (créé sous N. Sarkozy pour les innovations).

Cette filiale peut, via un contrat de prestations, commercialiser des services à l’AFP, louer du matériel technique et perçevoir aussi des redevances de logiciels.

Au CA, la presse quotidienne réduite à 5 ou 6 membres, et s’ajoutent 5 à 7 membres ayant une «connaissance des médias, des compétences économiques et managériales, une familiarité avec la transition numérique et les technologies de l’information et de la communication, la perspective internationale et le rayonnement de l’Agence ».

Ils sont nommés par le CS garant statutaire de l’indépendance de l’AFP.

Les nominations sont validées par les commissions culturelles de l’Assemblée nationale et du Sénat.

Le PDG est élu pour 5 ans.

  • Loi n° 2015-433, sur la modernisation du secteur de la Presse. Elle s’insprire du rapport Françaix.

  • Un sénateur et un député de leur commission culturelle au CS. 

  • Plus que 5 représentants de la presse française au CA.

  • 1 représentant supplémentaire du personnel journaliste au CA.

  • 5 personnalités qualifiées sont nommées par le CS au CA.

  • Féminisation des CA et CS, + ou – 1.

  • CS obligatoirement consulté par le PDG pour toute décision impactant le COM entre Etat et AFP.

AFP Blue filiale technique de moyens 1979, doit rembourser l’emprunt à l’Etat pour Iris. Elle assure le financement des développements techniques.

L’AFP est soumise au droit commun en matière de faillite, pour se conformer à la demande de la Commission européenne au regard de la concurrence. A la demande de Bruxelles, la France s’engage en 2025 à justifier de l’existence d’un service public et à réévaluer en fonction des conditions du marché.

22 juin 2016, Charte des bonnes pratiques éditoriales et déontologiques.

Bilan 2016, le chiffre d’affaire commercial : 300,5 M en hausse tendancielle (AFP.com/ Communication/report_2016).

Compensation MIG 105,82 M. Abonnements 21,66 M. Total 127,48 M.

2014 119,72 M

2015 126,68 M

2016 127,48 M

2017 127,88 M

2018 127,88 M

(www .senat.fr/fin/pjlf2017/np/np17/np172.html)

En 2017, Facebook s’est rapprochée de l’AFP après qu’il lui fut reproché avoir exploité les données de scrutins politiques de ses internautes pour marketing. Ils mènent alors ensemble une activité mondiale de fact checking multilingue.

L’exigence statutaire de nouvelles, recoupées, vérifiées et impartiales, est confortée par la « charte des bonnes pratiques éditoriales et déontologiques.» Extraits : « Les journalistes ont le devoir de rechercher la vérité des faits et de ne pas rapporter passivement l’information qui leur est soumise. Le doute fait partie de la culture du journaliste »… « Tenter de joindre toutes les parties prenantes d’une histoire et obtenir les commentaires de ceux que l’on critique ou que l’on accuse. »…

  • Avril 2018, Fabrice Fries remplace Emmanuel Hoog pas soutenu par le gouvernement, lequel a démissionné.

Diminution de revenus de 10 M due aux abonnements de la Presse entre 2014 et 2018. Fries fait un plan de relance pour arriver à l’équilibre dès 2021.

2018 : l’AFP a 180 M de recettes commerciales mais Fries pense que l’Agence va perdre 20 M par an dès 2019. Il prévoit 16,5 M d’économie (loyer et personnel) et 30 M de recettes audiovisuelles d’ici 2023, avec équilibre dès 2021 à condition d’investir sur 5 ans de 2019 à 2023. Or, 17 M sont déjà dus par l’Etat au titre des MIG et l’AFP pourra compléter de 4 M.

L’objectif est que l’AFP devienne « une agence texte et image à parité. » (AFP est leader mondial de l’image avec Getty).

Elle est concurrentielle avec AP et Reuters, car l’AFP est présente partout dans le monde, surtout en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient.

Et en 2018 : par jour, 5000 dépêches, 5000 photos, 250 videos.

L’agence veut un partenariat avec Facebook ou l’opérateur Télécom qui, eux, ont plus de droits vidéo sur les évènements.

Les Echos, 11 mai 2020, Fabrice Fries interviewé par les Echos (Fabienne Schmitt, Nicolas Madelaine), déclare comment dans la crise sanitaire il tient l’objectif de retour à l’équilibre en 2021.

L’AFP compte 200 bureaux, 2600 salariés dont 1700 sur le terrain. Revenus commerciaux, répartition des clients :

Presse 28,9%,

TV 21,3%

Agences et redistributeurs 20,90%

Entreprises et institutions 14,10%

Radios 10,20%

Plateformes numériques 4,60% dont Fact-checking

Total 167 millions €

Dotation publique : 124 millions.

Résultat d’exploitation + 20% en 2019.

Médias 85% du CA.

2 filiales génèrent 20 M (FEED filiale sportive allemande et AFP-services, reportage photos vidéos à la demande d’entreprises).

Objectif 2023 23 M supplémentaires sur la seule image.

L’AFP mesure sa force face à la crise avec son réseau mondial et ses 1700 journalistes sur place. Impossibilité pour les médias de se déplacer et impératif de bilan carbone.

L’investigation numérique est un « relai de croissance », 80 fact-checkers dans le monde avec Facebook et le marché américain, auquel s’ajoute un service germanophone et un autre dans les Balkans.

Le tribunal de commerce de Paris mentionne que l’AFP est en droit de ne pas publier ses bilans.

***

L’AFP est une agence d’information des médias.

Elle apporte un service diversifié d’information dans 152 pays et participe donc au rayonnement de la France.

« Elle n’a pas d’actionnaires, pas de propriétaire et pas de capital.  … Ces avancées n’ont été possibles qu’avec l’assurance d’un soutien de l’Etat. » (Xavier Baron).

Elle existe par son statut légal comme une entreprise commerciale de service à une clientèle de presse et assimilée, ainsi qu’un grand nombre d’administrations et services de l’Etat.

Elle reçoit une dotation de l’Etat au titre des Missions d’intérêt général pour la collecte des informations dans le monde et leur diffusion.

Son indépendance repose sur son statut légal spécifique et sur ses moyens humains : 1700 journalistes de terrain, 200 bureaux mondiaux en 7 régions : 1. Afrique. 2. Amérique du Nord (Washington). 3. Amérique Latine (Montevideo). 4. Asie-Pacifique (Hong Kong). 5. Moyen-Orient (Nicosie). 6. France (Paris). 7. Europe.

Parmi ses moyens techniques indispensables à la véracité de l’information : analyse des infox, vérification de ces textes et images  de manière collaborative et décentralisée, analyse de la véracité des videos diffusées sur les réseaux sociaux, ou encore moteur de recherche ultra spécialisé « Medialab » de l’AFP We Verify, vérification de contenus présents sur le web surtout sur les réseaux sociaux, approche participative, You check : projet d’éducation aux médias financé par l’UE ; informations analysées et remises en contexte pour exposer les manipulations et faire une base de données publiques de faux connus.

Ses réseaux de collecte et de diffusion factuelle concise et rapide font que l’AFP a pu et peut actuellement sans déplacement être quasi seule agence de presse à recueillir et diffuser partout des informations essentielles, par exemple de son poste de Wu han (Fabrice Fries).

Ses services actuellement très diversifiés reposent toujours sur la déontologie du journaliste qui « ne doit en aucune circonstance tenir compte d’influences ou de pressions intérieures ou extérieures, ne jamais passer sous le contrôle de droit ou de fait d’un groupe économique ou d’un parti politique ». Cette déontologie formulée à l’origine par Paul-Louis Bret, renforcée par la « Charte des bonnes pratiques », régissent tous les éléments des faits diffusés.

Son adaptation aux développements numériques et ses innovations constantes l’imposent dans le monde entier.

© Geneviève Deborah DESAINT, mars 2021

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